Synthèse de l'attentat de Luxor
Résumé
Le présent rapport de police relatif à l'attentat de Louxor présente les événements du
17 novembre 1997, les réactions suisses que le drame a soulevées ainsi que les résultats
des investigations, dans la mesure où ceux-ci sont connus. Pour des raisons
liées à la protection de la personnalité, ce document ne renferme pas de détail touchant
des tierces personnes. Il ne se veut pas être une appréciation politique. Sa
seule ambition est d'éclaircir, autant que faire se peut, le déroulement de l'attentat et
les mobiles qui ont gouverné ses auteurs.
Le 17 novembre 1997, un attentat perpétré au temple d'Hatchepsout de Louxor, en
Égypte, causait la mort de 62 personnes (parmi lesquelles 36 citoyens suisses) et
celle de ses auteurs. Les six terroristes impliqués, dont le leader devait appartenir à
l'aile militante de la Al Gama'a Al-Islamiyya, étaient pour la plupart inconnus des services
de sécurité égyptiens. Les instructions qui ont conduit à l'exécution de ce massacre
pourraient avoir été données, depuis le Soudan, par Moustafa Hamza, l'une
des plus importantes figures des mouvements terroristes égyptiens. Les assaillants
ont utilisé des armes de fabrication soviétique - provenant vraisemblablement d'attaques
perpétrées antérieurement contre des postes de police égyptiens - mais aussi
deux pistolets saisis aux gardes qui se trouvaient sur place.
Contrairement à ce qui a pu être prétendu, les résultats des investigations entreprises
ne permettent pas de conclure que les auteurs voulaient procéder à des enlèvements,
mais que leur intention était bien de tuer un maximum de personnes. La Police
fédérale est aujourd'hui convaincue que cet attentat ne visait pas la Suisse ni ses
citoyens en particulier. L'exécution de ce massacre visait principalement, en s'attaquant
au tourisme, à déstabiliser l'économie et le gouvernement égyptiens. Le fait
que plus de la moitié des victimes venaient de Suisse relève d'un hasard tragique.
Les mesures de sécurité déployées depuis lors par les autorités égyptiennes correspondent
aujourd'hui à ce que l'on est en droit d'attendre. Cela dit, en dépit des différentes
expertises confirmant cet effort, seul le temps permettra d'en juger définitivement.